Je vous avais déjà fait le retour du spectateur de Paris Web 2016, voici maintenant celui de l’orateur, entre accessibilité décomplexée et lightning talks.
Si vous croyez que se retrouver orateur est un long fleuve tranquille, je vous invite à lire ce qui suit et j’espère vraiment que vous relativiserez vos refus de sujets ou vos mésaventures après.
L’accessibilité décomplexée
Cela faisait quelque temps que j’avais envie de parler d’un retour d’expérience passé sur plusieurs années de plugins accessibles, et de comment ça peut valoriser un CV de développeur.
Coquin de sort, la première fois que j’ai voulu aborder le sujet était pour Sud Web 2016, je me suis dit qu’un lightning talk serait parfait. J’improvise dans ma voiture pour voir l’idée (oui, on meuble comme on peut son temps de trajet !), et c’est là que me vient stupidement l’idée du nom Van11y, Vanilla-Accessibility. Du coup, même si Sud Web a refusé la proposition, sans le savoir ils m’ont bien rendu service. (quand je vous dis qu’être refusé à un appel à orateur est une bonne chose)
Arrive quelque mois après l’appel à orateur pour Paris Web. Au début, j’étais parti sur une mini-intervention de 15 minutes, plus pour dire « faites-vous des projets en accessibilité, c’est cool et ça fait bien progresser ». Je discute avec une charmante femme qui se reconnaitra, qui écoute mon idée et l’expérience des plugins, et qui me sort cash « charité bien ordonnée commence par soi, c’est un sujet de 40 minutes que tu as là, pas une mini-intervention, et tu aurais dû faire pareil pour CSP l’année précédente », et elle m’a présenté mon idée complètement différemment. En retournant mon idée à l’envers, elle m’a juste ouvert les yeux sur le potentiel du sujet, j’étais loin du compte.
Une autre charmante femme me balancera même l’idée du titre (que je n’arrivais pas à trouver), comme quoi il ne faut pas hésiter à discuter de vos idées et à demander de l’aide pour les synthétiser. J’ai adoré et maudit ce titre un paquet de fois durant la préparation : un jour je le trouvais génial, un jour je n’arrivais pas à en faire façon. Bref, le plan sortira avec grand peine (et comment parler d’un retour d’expérience personnel sans trop parler de soi ?).
Finalement, je fus à peu près prêt, et pondre un transcript n’a peut-être pas été bon pour mon sommeil avant Paris Web, mais cela m’a aidé à clarifier certains points mal embouchés. Et comme plusieurs personnes ont vraiment apprécié l’initiative du transcript ;), finalement ce fut du temps bien utilisé. En plus, je voulais à tout prix annoncer le lancement du site Van11y, histoire de faire un bon pied de nez à mon propre sujet qui parlait d’accessibilité égo-centrée.
Côté conférence, je n’ai pas vu la vidéo, je sais que je me suis quelque peu emmêlé sur certaines parties, mais à priori, cela ne s’est pas trop vu. Finalement, au vu des retweets, le message « décomplexez-vous » semble avoir été reçu et apprécié.
Ce que j’ai discrètement abordé à la fin de ma conférence : 3 ans après la création de ces plugins, je suis en train d’en apprendre encore énormément sur le sujet, car Yvain Liechti et Jérémie Patonnier (entre autres) m’ont montré des pistes auxquelles je n’avais pas pensées. Pour de bon, décomplexez-vous de commencer petit, les améliorations viendront toutes seules après un certain temps.
Une participante m’a indiqué après en off que le petit graphe ci-dessus que j’ai mentionné durant ma conférence lui rappelait son domaine, qui pourtant n’avait rien à voir avec l’accessibilité. Content que le propos ait parlé plus loin que prévu.
Côté accessibilité, plusieurs idées m’ont été suggérées par plusieurs personnes, a11ykathon, communauté autour de ces plugins, etc. espérons que cela puisse aboutir.
Les lightning talks
Le staff de Paris Web m’avait proposé de reprendre l’animation des lightning talks, passage que je connaissais bien, pour y avoir participé (et méchamment flippé) deux fois. Je ne me voyais pas une seconde animer cela tout seul. Le premier nom qui m’est venu à l’esprit est Élie Sloim pour co-animer. Élie est mon parrain de Paris Web, et surtout, il m’amène des choses sur lesquelles je suis en général très mauvais (la planification, le côté réflexion, etc.) et on s’équilibre bien en général (même si ça fait parfois des étincelles entre nous :) ).
Vous avez peut-être assisté à l’événement ou vu le streaming… voici l’envers du décor, ce qu’on ne vous raconte pas.
Le staff nous avait fait part de son envie d’avoir la parité hommes/femmes (ce qui est tout à fait en accord avec nos valeurs). On passe en mode retro-planning à la rache, et on arrive assez facilement à des dates posées. En tant qu’ancien participant aux lightning talks, je pousse pour qu’on fasse ça le plus tôt possible, pour que les personnes retenues aient le temps de se préparer. Vous vous doutez bien que les embuches vont arriver !
Seul souci : les sujets peinent à arriver. On a bien quelques propositions (dont certaines assez cryptiques), mais ce n’est clairement pas assez. C’est là que le staff va s’arracher pour nous aider, en poussant sans arrêt pour que les gens envoient des sujets, quitte à même aller les chercher directement. Et le planning en question doit reculer de quelques jours pour qu’on s’en sorte). Finalement, nous arrivons à un nombre satisfaisant de propositions avec une certaine diversité. Rien que pour cela, merci à ceusses qui ont proposé !
Le choix sera cornélien, et nous nous arrêterons à 4 hommes et 4 femmes. Gag, deux proposants retenus n’auront pas confirmé leur inscription, hop, exit la parité, nous aurons 2 hommes de moins. Finalement, une improvisation de dernière minute nous amènera à 7 participants, dont 4 femmes.
Le temps étant compté sur place pour préparer un peu, on a rapidement cogité. Est-ce qu’on renouvelle le format ? Est-ce qu’on fait le show ? Quelles bêtises va-t-on improviser ? Est-ce qu’on fout la méga-pression aux retenus sur scène en bons enfoirés que nous pouvons être ? Etc.
On a même pensé à faire un lightning talk en forme de sketch pour présenter les lightning talks, en mode « Nico vous explique les effets d’un lightning talk » (le stress, etc.) et « Élie dédramatise »…
On avait eu pleins d’autres idées : montrer le chronomètre au public, etc. mais nous nous sommes quasi-effacés car les stars des lightning talks, ce sont les orateurs et les oratrices. Et ils et elles ne nous ont pas déçus : hormis un léger débordement pour le premier sujet, tous ont fini dans les temps, tous ont bien joué le jeu et tous se sont donnés, avec des sujets tous intéressants. Je vous invite à vous essayer à cet exercice si vous ne l’avez jamais fait, vous comprendrez pourquoi je les admire autant.
Il y a eu aussi le moment dit de « léger souci » avec la présentation de Sylvie, qui a catégoriquement refusé de marcher. Certes, si vous étiez dans le public, vous avez dû bien vous marrer, néanmoins, vu depuis la scène, c’était beaucoup plus stressant pour Sylvie et Élie. Je ne savais plus trop quoi faire non plus, entre faire le clown pour meubler alors que la situation est bien plus comique à côté, en rajouter… ou pas !
In fine, Élie qui disait « ne pas servir à grand chose » va improviser un mic-mac improbable pour que la présentation se passe (utiliser deux laptops, un pour présenter et un pour que Sylvie puisse utiliser sa plage braille, et passer les slides en même temps pour que l’illusion soit parfaite). Et Sylvie va assurer comme une bête pour faire passer son message, qui parlait des frustrations et joies du quotidien qu’elle rencontre, en tant qu’internaute aveugle. Magnifique sujet, merveilleusement démontré avant même… d’en parler. Le plus drôle, c’est que cette magnifique illustration de la loi de Murphy… va sûrement rester comme un grand moment ! Bravo Élie, tu as été grand, même si tu étais accroupi, caché entre deux laptops et à hauteur du chien-guide de Sylvie. :)
En tout cas, encore bravo Coralie, Willy, Enza, Vincent, Sylvie, Valérie et Goulven !
Dites-nous ce que vous souhaiteriez voir, que ça soit pour nous ou pour les suivants qui animeront ce moment, si vous avez des suggestions, faites-les remonter, au staff, à Élie ou à moi-même.
Perso, j’avais surtout envie d’aider de nouvelles têtes qui n’avaient jamais fait cet exercice. Pour ma part, comme c’est un exercice plutôt stressant, mais une fois qu’on l’a fait, on en est en général content et ça aide pour en faire d’autres ou pour prendre confiance en soi. J’espère vraiment que celles et ceux qui s’y sont risqués en seront pour leurs frais et inciteront d’autres à se lancer. Lancez-vous !