Paris Web 2016, retour du spectateur

Paris Web 2016, retour du spectateur (le 6 octobre 2016)

J’ai eu le plaisir de participer à la onzième édition de Paris Web. Je ne résiste pas à l’envie de partager plusieurs retours, ce premier billet sera celui du simple spectateur.

L’édition de tous les dangers ?

Une fois n’est pas coutume, j’étais quelque peu inquiet avant cette édition. Un staff en plein renouvellement, une sur-multiplication des événements web, une édition 2015 qui avait fait très fort, je ne cache pas que j’étais inquiet.

Autant le dire de suite, je n’ai pas été déçu, et même bien au contraire.

De très bonnes surprises en conférence

Que ce soit les sujets qui tirent sur la société (Anatomie d’une désintoxication au Web sous surveillance, Organisez des cryptoparties !), sur le développement personnel (Libérée, délivrée… du syndrome de l’imposteur), sur la sécurité (Web security by design), de la technique pure (HTML5.1 + web platform APIs, Progressive Web Apps : le futur du web arrive) ou des sujets un peu surprise comme L’audio n’a pas dit son dernier mot ou La blockchain, quand l’individu sert au collectif… malgré lui, j’ai été servi.

D’autres sujets restent des valeurs sûres, comme sur l’internationalisation des sites, Vers l’infini et au delà des référentiels, etc.

Je note (enfin !) le retour en force de l’éco-conception via Éco-conception : mon site web au régime avec Frédéric Bordage, que je fus ravi de rencontrer enfin, même si ce fut fugace.

Après, il y a des sujets auxquels je n’ai pu assister, soit par impossibilité de dédoublement de ma personne, soit pour d’autres raisons. Mais je compte bien me rattraper avec les vidéos, car il y avait pléthore de sujets intéressants. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça a envoyé du lourd à tous les étages.

J’ai l’impression que cette année nous a mis un beau miroir en indiquant notre responsabilité au niveau même de la conception dans notre travail.

Quelques grosses claques dans la gueule

D’habitude, j’en prends plein la tronche aux conférences, et les ateliers sont la journée bonus où je suis les sujets de manière plus cool…

Pas cette année. J’en ai pris plein la tête aussi aux ateliers. Des promesses en JavaScript (qui m’ont en plus fait découvrir un paquet d’autres trucs), de Jérémie Patonnier qui me fait un mini-cours particulier très dense qui va servir mes plugins accessibles, en passant par un bon gros sujet sur Git qui m’a permis de décrotter beaucoup de choses biens obscures pour moi (merci Guillaume et Tûtie… heu Agnès !).

Le dernier atelier fut une source d’inspiration grâce à Emmanuelle et aux participants, un des plus beaux moments de diversité qu’il m’ait été donné de vivre. Observer Jean-Philippe communiquer, apprendre avec Emmanuelle/Sylvie, échanger tous ensemble… un bien beau moment.

Bref, j’avais déjà l’habitude avec Christophe Porteneuve et ses conférences sur ES2015, mais là, tous, vous m’avez donné au moins un an de trucs à apprendre et à digérer, bande de grands malades. En une journée, l’investissement est plutôt rentable. :)

Seule frustration : beaucoup, mais alors beaucoup de sujets intéressants en même temps. Au bas mot une dizaine m’intéressaient sur trois possibles. Appel du pied : écrivez des articles sur vos ateliers ou connexes à vos conférences, ça serait cool.

Bienveillance

Certaines éditions sont plus rigolotes, d’autres sont plus folles… cette année, j’ai eu l’impression de voir une forme de transmission, et ce même dans certains sujets comme D’imposteur à mentor ? et d’autres.

Autant sur certains sujets, j’ai été dans le rôle du vieux sage, autant sur de nombreux autres, j’ai été le débutant.

Ce qui me fait dire qu’on est tous le débutant d’un autre sur un sujet donné, et probablement le mentor d’un autre sur un autre sujet. Comme disait ce bon Einstein, tout est relatif. Pour ma part, j’ai été la cible d’énormément de bienveillance : « n’hésite pas à demander », « recontacte-moi si tu as besoin ». C’est bon de se sentir pas seul dans un monde de plus en plus individuel.

Les rencontres

Ne faites pas comme moi, ne soyez pas timide. Allez voir les gens, même s’ils semblent être des monuments pour vous. Perso, j’ai à peine osé glisser un mot à Léonie Watson (grande figure de l’accessibilité), tellement j’étais impressionné par son charisme. Soyez plus dégourdi que moi, vraiment.

Cet événement ne serait rien sans les gens qui y sont. J’ai juste un gros regret, ce fut bien trop court. J’ai eu l’impression que ces 3 jours ont duré à peine la moitié. Je n’ai pas pu discuter comme je l’aurai voulu avec la moitié des gens.

Quand je suis parti, j’en avais comme on dit vulgairement « gros sur la patate ». Quoi qu’il en soit, j’ai été ravi de partager ces moments très sympas.

Un événement à part

J’ai pu voir, comme le dit assez justement Christophe Andrieu dans un billet de retour sur cette édition, « le débat fait encore rage sur Twitter et par billets Medium rageurs interposés ». Qu’il fasse rage ailleurs, ce n’est pas l’image de Paris Web que je veux garder ici.

Cette édition a été à mes yeux une des plus inclusives, et j’ai ouï dire que le staff souhaitait encore faire mieux. Donc encourageons-le avec bienveillance. J’ai vu par exemple de nombreux orateurs/oratrices faire un transcript de leurs conférences, on va faire simple : je ne connais aucun événement où une telle émulation sur l’inclusivité se met en route. Ce n’est pas parfait, ce n’est pas toujours facile, on est parfois maladroit, c’est du boulot… mais ce n’est pas grave. Continuons. Le passé m’intéresse moins que l’avenir, et encore moins que les trolls.

Comme disait Jean-Philippe, je préfère sacrifier le buffet et manger un petit jambon-beurre plutôt que de sacrifier cet esprit.

Et enfin, ceux qui enterrent les conférences généralistes comme Paris Web ont été un peu vite en besogne. Une locomotive comme cet événement est forcément mis en difficulté, mais cette année, je lui trouve un aspect rutilant. Quoi qu’il en soit, ces fossoyeurs en seront pour leurs frais : je crois au contraire qu’on n’a jamais eu autant besoin de sortir le nez de nos spécialités et d’aller voir ce qui se raconte ailleurs. Nous en sortirons plus ouverts, plus inclusifs, plus empathiques et tout simplement… meilleurs.

Merci le staff

Maintenant, on va parler de ceux dont on ne parle pas assez : le staff. Je vais essayer de vous rappeler quand même l’essentiel, car on l’oublie un peu trop souvent. Ces bénévoles se donnent sans compter pendant une année et turbinent comme des malades. En plus, c’est presque une forme de masochisme, car ces personnes ne voient parfois pas le quart des conférences de l’événement pour lequel ils se donnent comme des tarés. C’est quand même hallucinant un tel niveau d’abnégation !

À la fin de la conférence, le staff s’incline devant nous pour nous remercier de notre présence, mais je crois qu’on fait faux-bond.

C’est à nous de nous incliner et de vous dire merci pour tout ce que vous faites. Je n’ai pas de mot assez fort pour vous dire à quel point cet événement a changé ma vie professionnelle depuis 6 ans et par ricochet ma vie personnelle. Alors, j’essaierai de le condenser en un simple « Merci ». Du fond du cœur.

Permalien :

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2 commentaires

Posté par Carine Reignault le 06/10/2016 à 17:51:22
Ce genre de retours fait super chaud au cœur. C'est aussi pour ça que les petites fourmis du staff carburent pendant un an. De l'inclusion, de la transmission, du #sharethelove, tout est dit, tout est là. C'est #ParisWeb comme je l'aime.
Posté par Cyberbaloo le 06/10/2016 à 20:20:40
C'est malin, je pleure. J'en ai gros sur la patate.
Je suis contente que tu aies pu ressentir cette inclusion que le staff souhaitait donner. L'atelier d'Emmanuelle, avec Jean-Philippe, Sylvie et les participants semblent avoir été l'exemple même de la diversité et de l'inclusion.
#sharethelove Nicolas. <3

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Cet article a été écrit par Nicolas Hoffmann.

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