Je vous présente Madame Print

Je vous présente Madame Print (le 5 août 2013)

Dans l'étrange petit monde de la réalisation de sites Web, tout le monde essaie de progresser. Tout ? Non ! Un petit village résiste encore et toujours à l'envahisseur, ce village s'appelle l'agence print, que je vais surnommer « Madame Print » pour l'occasion.

Madame Print

Cette Madame n'est ni pire ni meilleure qu'autrui, toutefois, elle est souvent source de frustration voire de colère extrême pour les intégrateurs et autres développeurs de tous poils. Sa potion magique est la suivante : le Web, c'est du print.

Partant d'un tel postulat, il est aisé de comprendre que l'approche Web de Madame Print ne peut que faire des étincelles. En résumant très vulgairement, le print, c'est le domaine où l'on contrôle tout : la typo, la mise en page, etc. Le print, ce sont les cohortes de Jules César : parfaitement ordonnées, rien ne dépasse, tout est sous contrôle.

Évidemment, vouloir tout contrôler sur le Web… ahem. Oui, pour peu qu'on connaisse un peu ce média, c'est par essence complètement impossible : l'utilisateur ayant le dernier mot en toute circonstance, il peut donc sabrer la présentation en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire (ne parlons même pas des contenus que l'utilisateur peut mettre sur le site). En soi, ce n'est pas un mal, mais pour Madame Print, c'est un crime de lèse-majesté.

Au final, le Web est vu par Madame Print comme un sous-média : par exemple, la typo y est malmenée, les navigateurs sont toujours insuffisants dans ce domaine. D'ailleurs, le site Web est un perpétuel frein à la créativité selon Madame Print. Cette dernière ne voit pas des pages Web, mais des pages tout court. En résulte la célèbre complainte des intégrateurs « y a aucune cohérence dans les styles du site ». Peu importe pour Madame Print.

Si Madame Print lâchait un peu plus prise, ses designs ne seraient pas si mal, néanmoins… elle ne connait pas les règles du Web, donc elle sort de temps en temps – très souvent – un concept non-sensique, une navigation farfelue, des maquettes avec tellement de contraintes que l'intégrateur sait déjà que le projet part au casse-pipe. Les sites en « background-first » sont par exemple une invention de Madame Print, avec le brief « poussez les contenus, le texte ne sert à rien » en guise de mot d'ordre.

On parle de contraintes, mais Madame Print est une experte de l'oubli, toujours parce que Web = print. Combien de fois vous enverra-t-elle une maquette sans un lien dans le contenu et donc sans aucun style pour l'élément le plus important du Web, le lien ? Ne parlons même pas des titres Hx, mais pourquoi voudriez-vous mettre des titres et des sous-titres, on n'est pas dans un document administratif enfin !

Curieusement, si Madame Print est toujours prompte à critiquer les navigateurs web – honteusement incapables de rendre correctement de la typo de base –, Madame Print se lâche sur les mêmes règles de typo qu'elle défend pourtant ardemment : combien de textes sans majuscules, de méconnaissance complète des règles de typographie selon les langues, de textes en gras mis entre parenthèses (important mais pas important donc), etc.

Vous noterez au passage que quand Madame Print vous demande de développer un site, les délais sont ridiculement courts. Normal, faire un site n'est pas un vrai métier pour Madame Print. Habituée des environnements maîtrisés, elle ne peut pas comprendre pourquoi selon le navigateur, le rendu peut varier. D'ailleurs, intégrer un site est une histoire de tableau pour Madame Print : comment voulez-vous contrôler tout au pixel près sans ?

Ne parlons pas de mediaqueries avec Madame Print : on parle de site en version iPad, iPhone. Allez donc lui faire comprendre que c'est la même CSS qui fait le job ! Si vous avez un peu de chance, le monde du smartphone ne l'inspirant pas – pas assez de place pour exprimer sa créativité –, elle vous sortira un « débrouillez-vous pour le mobile ». Oui, cela m'est arrivé à plusieurs reprises, et c'est le pied !

Si le front-end est une inconnue pour Madame Print, alors le back-end, c'est la plongée dans l'horreur : pourquoi parler de contenus alors qu'on parle de pages ? En plus, l'idée qu'un contenu puisse dépasser de la zone prévue pour cet effet ne risque pas d'effleurer Madame Print. « Mais le titre va s'afficher sur une ligne ! » vous dira-t-elle. Oui, mais non.

Bien sûr, Madame Print va être prompte à fustiger le CMS, sans bien évidemment se rendre compte que son design non-sensique n'est pas compatible avec une gestion de contenu, c'est juste mal pensé.

Idem pour une boutique en ligne, Madame Print va faire un truc joli, mais ne pas penser à la mise à jour de cette boutique, grosso modo où il faudra refaire le site. Mais compte tenu du temps ridiculement court qu'elle vous donne pour faire un site et de sa structure de pensée plutôt « baroque », le raisonnement se tient. Ou pas.

D'ailleurs, on blâme le CMS, mais Madame Print exècre également les systèmes de gestion de contenu : impossible de styler, toutes les pages s'affichent ennuyeusement de la même façon. Vous aurez beau lui expliquer qu'une bonne ergonomie implique d'avoir tous les éléments au même endroit et cohérents entre les pages, que nenni, c'est un frein à la créativité de Madame Print.

Voila, ce ne sont que quelques aspects de la personnalité de Madame Print. La bougresse est plus bête que méchante – quoi que –, tout simplement car son postulat conscient ou inconscient est de vouloir faire avec le Web ce qu'elle faisait en print. Bien sur, le Web étant jeune, Madame Print ne voit pas de raison d'évoluer, cette mode du Web ne sera pas durable, on finira par faire le Web comme elle a toujours appris…

Permalien :

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21 commentaires

Posté par Cyril le 06/08/2013 à 9:33:39
L'utilisation omniprésente du féminin pour dénigrer les femmes qui font du graphisme est intolérable.
Posté par Nico le 06/08/2013 à 9:35:38
Huhu, j'utilisais le « Madame » pour le féminin du mot agence ^^
Posté par Nico le 06/08/2013 à 9:36:19
Excellent (sourire) Bien résumé et bien raconté.
Posté par Cyril le 06/08/2013 à 9:38:14
TL;DR les graphistes print ne savent pas faire de web, no shit Sherlock. (triste)
Posté par Nico le 06/08/2013 à 9:41:48
Donc tu ne lis pas… et tu commentes ? (sourire)
Posté par Jonathan le 06/08/2013 à 11:02:16
Très bon article, j'aime le ton (sourire)
Une fâcheuse manie de Madame Print est aussi de vouloir que tous les contenants soient de même taille, peu importe le contenu.
Posté par clemherreman le 06/08/2013 à 15:05:54
Pour avoir rencontré des Mme. Print, à priori quand même moins gratinées que celle que tu décris. J'ajouterais que Mme. Print veux absolument que son Pantone soit respecté dans tous les écrans, parce que la couleur c'est super important !
Posté par Nico le 07/08/2013 à 14:50:58
Héhé, bien vu ! (grand sourire)
Posté par Emmanuel le 16/08/2013 à 14:54:27
Bonjour Monsieur,

Je vous trouve votre article très désobligeant envers nos agences.
Encore une fois, je vais me répéter, mais ce n'est pas à nous, les communiquants, à s'adapter à la technique, mais plutôt l'inverse. C'est ce que veulent les clients, c'est ce que veut le monde.

Vous traitez nos métiers avec mépris. Pourtant pisser du code toute la journée, je ne suis pas sur que ça soit plus valorisant que mon métier non ?
Posté par Nico le 16/08/2013 à 15:13:43
Emmanuel : Bonjour Monsieur. Je crois que vous devriez relire, je n'ai pas écrit que le monde devait s'adapter à la technique pure (qui est effectivement mon problème) mais bien de s'adapter au média Web en lui-même.

Par exemple, si l'on fait des liens en général soulignés, c'est pas uniquement pour brimer les créas, c'est aussi pour des raisons historiques, d'accessibilité, d'ergo, etc.
Si l'on met des contenus et pas uniquement des images, c'est pour des questions de référencement pour donner un autre exemple.

D'ailleurs, je n'ai jamais écrit que toutes les agences étaient mauvaises, j'en connais d'excellentes avec qui c'est un plaisir de travailler.

C'est bien justement le manque d'adaptabilité que je méprise, pas les personnes et encore moins un métier. Le support Web est radicalement différent du print ou d'un autre support, et nier cela est idiot : si un jour j'écris un livre, je vais bien composer en fonction de ce média et pas arriver avec mes sabots d'intégrateur et en disant que les règles du print sont de la merde.

C'est justement parce que mon métier ne se limite pas à "pisser du code" bêtement que je le trouve valorisant : je donne vie à une maquette, je la rends utilisable.
Posté par sylzys le 16/08/2013 à 15:29:39
Cher Emmanuel,

je pense qu'il est tout autant désobligeant (si toutefois c'était le but de l'article de l'être, ce qui n'est bien sûr pas le cas...) de réduire le métier des développeurs (au sens large) à la seule fonction de "pisser du code"...

JDCJDR.

Cordialement itou.
Posté par Christelle le 16/08/2013 à 15:34:07
Bonjour Nicolas,

Je commente car j'ai été, un jour, "Madame Print". Venant du monde du print, de par ma formation, j'ai, quand j'étais débutante, fait quelques erreurs pourtant élémentaires (genre maquetter un site avec une Avant-Garde). Seul problème, j'ai du me rendre compte de mon erreur de moi-même, l'intégrateur ayant grogné dans son coin sans jamais me faire remonter mon problème. S'il me l'avait dit, j'aurais immédiatement fait les changements ad hoc. Au lieu de ça, il a fait de tous les titres du site des images (!).

Même si c'est une anecdote qui date, maintenant, le fonctionnement est le même à l'inverse (j'imagine très bien un imprimeur écrire ce même article avec "Monsieur Web" qui fait son magazine sur Photoshop et ses fonds perdus à la main :') )

Bref, la communication d'une part, et savoir apprendre de ses erreurs d'autre part, c'est ce qui fonctionne le mieux, je crois (sourire)


Posté par Daibai le 16/08/2013 à 15:41:38
Pop corn post.

A quand le point godwin ?

Posté par Nico le 16/08/2013 à 15:42:34
> Bref, la communication d'une part, et savoir apprendre de ses erreurs d'autre part, c'est ce qui fonctionne le mieux, je crois

Christelle : c'est sûr ! (sourire)

Et je suis bien trop prudent pour oser dire que je n'ai rien à apprendre, je crois même que plus on progresse, plus on se rend compte de son ignorance. Par contre, ne pas communiquer les problèmes, c'est vraiment une connerie contre laquelle je lutte ardemment. Ceci dit, vous ne rentrez pas dans le cas "Madame Print", vu que vous apprenez de vos erreurs.

D'ailleurs, relisez mon commentaire ci-dessus : "si un jour j'écris un livre, je vais bien composer en fonction de ce média et pas arriver avec mes sabots d'intégrateur et en disant que les règles du print sont de la merde." Comprenez : "je vais écouter ceux qui savent en faire" (clin d’oeil)

Quand à "Monsieur Web", il y a une tradition sur ce blog, ce sont les bonnes résolutions, cette année, promis, j'écrirai celles des intégrateurs !
http://www.nicolas-hoffmann.net/source/1525-Les-bonnes-resolutions-des-graphistes.html
Posté par Christelle le 16/08/2013 à 16:24:06
Le problème aussi vient des personnes au-dessus des printeux. On oblige beaucoup de printeux à "faire du web" sans formation préalable, surtout dans des agences historiquement pubardes / print. En gros, "tu t'adaptes ou tu dégages", avec les délais d'agence, c'est-à-dire que tout est à faire pour hier, sans avoir le temps de se mettre à niveau (je caricature un peu, mais c'est malheureusement souvent le problème).

Quand j'étais en agence, j'ai déjà reçu un webdesign complet fait sous Indesign (!!!), de la part d'une agence parisienne assez connue. Ça ne choquait personne, là-bas, ni le DA, ni le CP… normal… Sauf qu'on ne leur a jamais dit qu'on ne travaillait pas comme ça (on n'a pas pu). Peut-être que si ça avait été le cas, ils se seraient remis en question ?

Bien d'accord sur la phrase "plus on progresse, plus on se rend compte de son ignorance". C'est un peu pour ça que les jeunes dans le métier pensent maîtriser tous les outils. Plus on avance, plus on se rend compte qu'on ne maîtrise rien du tout… (sourire)
Posté par Bruno Lesieur le 16/08/2013 à 20:51:14
Je reconnais bien là certaines agences de créa qui nous fournissent des visuels à l'ergonomie douteuse (sourire) Cet article est une manifestation amusante et polie de l'exaspération profonde qui peut être ressenti à l'arrivée d'une maquette qui laisse à se demander s'il ne faut pas imposer un overflow-y:hidden; pour sue ça rende quelque chose (mon pauvre web). Cependant, je peux comprendre que le scroll vertical puisse gêner des gens qui n'ont pas de molette sur leur souris, si toutefois il en on une (troll).
Moi je l'aime bien cet article !


Un pisseur de code qui pisse loin !
Posté par PisseurDeCode le 17/08/2013 à 11:09:26
Cher Emmanuel,

"Vous traitez nos métiers avec mépris. Pourtant pisser du code toute la journée, je ne suis pas sur que ça soit plus valorisant que mon métier non ?"

N'est-ce pas du mépris que vous avez là ?
Croire qu'un développeur "pisse du code" à longueur de journée, c'est que vous n'avez pas compris votre métier.
Peut-être devriez-vous vous contenter de faire du print ? Ou alors mieux considérer ceux qui sont force de création au sein de votre agence ?
Posté par galex-713 le 18/08/2013 à 2:50:57
Pour le non-respect des règles typographiques du coté des navigateurs je suis d’accord tout de même : c’est un vrai massacre de la langue française auquel on assiste sur le Web.
Plus personne n’écrit correctement typographiquement : les espaces insécables, les espaces insécables fines, les guillemets français en premier niveau (avec des « chevrons ») et anglais en second niveau (les guillemets n’ont pas à être "droits" mais “courbes”), les tirets sur quadratin pour les incises et demi-quadratin pour les paires…
Et pour les navigateurs, exemple de carence : les paragraphes doivent être séparés par une indentation (alinéa) et non pas un décalage vertical, sauf en anglais ou un paragraphe suivant un titre n’a pas à être indenté. Le décalage vertical est utilisé pour une unité de sectionage plus grande. Et surtout : les paragraphes doivent être *justifiés*, l’alignement à droite ou à gauche sans justification n’a pas de raison d’être, c’est moche et ça rend la lecture difficile. Et quand la justification se fait, ya des machins trop décalés et on ne profite pas de la césure (maintenant dispo en CSS) et quand on profite de la césure, il y a *trop* de césure et c’est moche. Il faudrait vraiment implémenter l’algorithme de césure de Donald Knuth de TeX, mais comme sa vitesse augmente quadratiquement, c’est long pour les gros paragraphes, et comme une page Web n’est pas en 2 mais en 4 dimensions (3D avec WebGL + l’animation potentielle) elle peut se régénérer souvent et refaire la césure sur chaque paragraphe peut être trop lourd. *Sauf que* tout le monde n’écrit pas des paragraphes de 2 écran (c’est même rare) et tout le monde ne te fait pas un disign 3D animé, et donc dans la plupart des cas l’application de cet algo pourrait être merveilleux (un truc paramétrable en CSS comme « text-align: perfect-justify », pour que l’édition WISIWIG et les pages dynamiques n’en souffrent pas avec l’aide de l’intégrateur). Ces choses là ont besoin d’être implémentés dans les principaux navigateurs Web (libre, parce que les privateurs on peut pas et ils le feront pas je suis sûr) et d’être documentés par le W3C.

@Emmanuel : ce n’est pas aux intégrateurs de s’adapter aux agences qui font du print mais le contraire, car il s’agit d’un média différent.

Un contenu print est en deux dimensions et il faut refaire une version pour quelques différents formats pratiques ; un contenu Web est en quatre dimensions et il faut qu’il puisse s’adapter à une infinité de différents formats potentiels : une page Web doit pouvoir être lue sur un écran HD Plasma à 75Hz de la taille d’une télé grande écran, comme sur un écran HD LCD à 75Hz d’un laptop de dimensions différente mais de même résolution, comme d’un écran HD OLED d’un ordinateur de poche (ou « smartphone »), comme sur l’écran en noir et blanc de basse résolution 0,5Hz d’une liseuse électronique avec écran eInk, comme par un teletype (une machine à écrire reliée à un ordi en gros) comme par un teletype virtuel (les lignes blanches sur fond noir où touts les caractères ont la même chasse), comme par un lecteur braille de 40 caractères de long, comme par un synthétiseur audio à la voix monotone, comme par l’écran OLED HD 75Hz de l’ordinateur de bord d’une voiture, comme par un écran à cristaux liquides d’une calculatrice bidouillée, comme par l’écran LCD 20Hz de basse définition de l’écran intégré à la chaise d’un avion, comme par un projecteur couleur ou non, à 75Hz ou à 1Hz, comme par une imprimante, etc. le tout avec de potentielles animations et des effets 3D.

On ne *peut* pas rendre ça avec les règles du print. Une agence de print n’a souvent même pas idée qu’un aveugle peut lire son site avec un lecteur braille ou un synthétiseur vocal, et à l’air souvent de s’en foutre pas mal en foutant des images partout. Il n’y a pas de « page Web » mais juste du « contenu Web » avec une « feuille de style » qui décrit comment sera rendue le contenu en fonction de sa signification et des caractéristiques du terminal qui l’affiche.

Ce que veut le monde, c’est avant tout de pouvoir lire, et NON on ne rend pas un site Web illisible aux aveugles où aux possesseurs de terminaux atypiques incapables de lire un contenu pour rendre un titre un peu plus beau à voir. Quand on fait un disign en 2D on dit « je veux que ça ressemble à ça, c’est joli », mais ça ne ressemblera jamais à ça, car tout le monde n’a pas le même terminal, et le développeur Web n’écrit pas du code qui dit « présente cette image » mais du code qui dit « la zone principale fait 75% de l’écran s’il est composé de pixels et qu’il a entre telle et telle taille, si c’est plus petit elle fait toute la surface, si c’est plus grand elle fait une taille de 80 quadratins et elle est centré, les bords seront arrondis selon tel coefficient, l’ombre sera grande comme ça en largeur et en hauteur et opaque comme ça (mais ce à quoi elle ressemble est déterminé par le navigateur Web qui fait ce qu’il veut mais doit d’en l’idéal s’approcher d’un flou gaussien), le texte en emphase sera en italique, il sera en bleu sur un appareil non-graphique qui ne fait pas d’italique, les guillemets de premier niveau en français sont les guillemets français, de second niveau en français les guillemets anglais, le titre aura une taille de police deux fois plus grande que celle du corps, qui fera une taille de 12pt sur telle taille d’écran et de 10pt sur telle autre, sous terminal non-graphique il sera en gras, les noms de section sont une fois et demi plus grande que la taille et sera précédé de son numéro sous terminal non-graphique, etc. »
Posté par lordfpx le 18/08/2013 à 9:51:49
Galex, je te rejoins sur de nombreux points, cependant, on ne peut pas appliquer toutes les règles typographiques sur le support écran pour des raisons de confort de lecture. Je ne suis pas aussi catégorique concernant le recours à la justification et l'espacement vertical des paragraphes apporte plus de facilité de lecture sur un écran qui défile (repérage plus facile de la position).

Tu remarqueras que les règles de CSS se développent pour apporter plus de souplesse à la typographie (là, je ne t'apprends rien). Le web est un média très jeune, flexible et ces règles doivent s'adapter pour, à la fois suivre les règles d'écritures de chaque pays et suivre les évolutions des supports de lecture.

Tout ça pour dire que les intégrateurs doivent conjuguer avec des règles très strictes, des contraintes techniques tout aussi strictes et un soucis d'accessibilité des contenus qui sont encore non maîtrisés (et non maîtrisable compte tenu des normes non finalisées, des media qui évoluent et des liseuses qui se perfectionnent).

Merci pour ton analyse très pertinente.
Posté par Gaël le 19/08/2013 à 11:00:50
Superbe article, qui pousse à la discussion ( +1 commentaire (grand sourire) ).

J'aimerais ajouter une nuance également, car le retour d'Emmanuel n'est pas vide de sens malgré son caractère manichéen : les "printeux" doivent également être respectés dans leur travail, et aidés lorsqu'ils font des erreurs dépendantes du média. Et ça, c'est notre boulot d'intégrateur, développeur ou chef de projet web.

Un détail manque cependant, car l'article (et les commentaires) tombent dans la caricature de l'opposition graphiste print/graphiste web. Ayant moi-même une formation de communication visuelle, mon métier premier est le graphisme.

J'aimerais donc attirer votre attention sur le fait que le graphiste, qu'il travaille dans une agence print ou web, est formé à la communication visuelle indépendamment du support et que les contraintes liées au support doivent être connues et prises en compte (ou ignorées volontairement) avant de débuter un travail. Le métier à proprement parler n'est pas différent selon qu'on travaille pour le papier ou le web, et ceux qui pensent n'ont juste aucune notion de communication visuelle.

On tire à vue sur les agences print dans le monde du web (tout comme on lapide IE sans guère plus de réflexion) alors que la plupart des agences disposent de compétences, d'expériences, de références et de métiers incroyables.

Sachons les reconnaître, et apprenons à distinguer un bon graphiste d'un mauvais graphiste, indépendamment de son employeur et du support principal de son travail - car dans le web aussi, je vois passer de sacrés bouses, et on ne les lapide pas assez à mon goût par rapport à ces "printeux" qui sont également en pleine évolution (et ça, c'est bien).
Posté par Christelle le 19/08/2013 à 11:45:47
Gaël <3

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Cet article a été écrit par Nicolas Hoffmann.

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